Éloges.

Éloges

I

Maman, il pleut dans l’œil de mon humble naissance,
La maison est bien vide ! Un portrait saisissant
Qui domine le mur d’un souvenir marquant.
Depuis ton départ le sens n’a plus d’importance,

Des vapeurs d’eau laiteuse écorcent ma peau nue,
Et sous mes battements de cils, souffre un enfant,
En manque de clarté, l’immortel soupirant
A loué mes raisons, mon âme s’est perdue !

Les vagues des ailleurs ont enfumé le ciel
Obscurci de ma foi, j’ai tué l’essentiel !
Et ton sommeil pesant m’a laissé ton silence.

L’immense profondeur de mes maux griffonnés,
Soupirent dans l’azur de tes yeux étranglés
Avec le temps mes nuits déplorent ton absence !

II

Mélisande, mes pleurs ont déchiré les eaux
De nos secrets, pourtant percolaient nos souffrances
Dans la coupe de feu, les cornes d’abondances
Souriraient la douceur de tes jolis ruisseaux.

S’échappait ton étoile aux lumières de joie,
Ton miroir s’inclina à la consomption
De ta vie, un grillage en point d’attention
Devenait ta geôle, et mes discours ta voie.

Oh mon dieu, rendez-moi son âme tourmentée,
Pour que je la libère enfin de son carcan,
La mort était aux pieds, d’une envie apaisée.

Nos larmes s’envolaient avec toi ! L’harmattan
Te caressait avec cran, nos cœurs percés sans vie,
Nos lèvres dessinaient ton atroce agonie !


III

Papa, les eaux sont l’encre aile de corbeau, dort
Ton sens de vérité — tes amours éternelles
Sont près de toi ! Et moi je suis les cicadelles
Que tu as déserté pour m’en faire mon port.

Souffleur de la sagesse, unique et tant parfait
Le monde me transmet que tu étais un ange !
Qui éveillait les sens de soi, digne louange !
Le serviteur du pauvre et du plus-que-parfait.

Et ta vie éternelle est ton divin royaume !
Celui qui est posé dans le creux de ma paume,
Rayonne le soleil sur mon chemin ouvert.

Sur tous les pavés d’or que tu as mis en place
Promise, à mes pieds nus, j’y ai mis mon audace,
Et j’ai pris le bâton que tu m’avais offert !



James le 19/04/2010